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Le gaz de schiste, un trésor enfoui dans nos terres !

Par Ismail Ben Sassi, le 15/07/2013

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Un des facteurs du redressement économique actuellement  aux Etats-Unis est l’exploitation de gaz et de pétrole de schiste. Les USA sont redevenus presque indépendants vis-à-vis du pétrole de l’Organisation des Pays Exportateurs de Pétrole (OPEP).

Le 10 juin dernier, le département américain de l'énergie a chiffré le potentiel de production de gaz de schiste à 345 milliards de barils brut, soit 10 ans de consommation mondiale de pétrole.

Pour la Tunisie, les réserves ont été estimées à 510 milliards de m3, ce qui représente 55 fois la demande annuelle en énergie primaire, de quoi assurer à notre pays, qui connait depuis 2001 une balance énergétique déficitaire, sa consommation d'hydrocarbures pour plus de 50 ans.

Depuis 2010, plusieurs sociétés comme Winstar Resources, Perenco ou Cygam Energy ont déjà commencé à utiliser la méthode de la fracturation hydraulique pour extraire le gaz de schiste et en septembre 2012, le gouvernement tunisien a confié à Shell  la prospection dans la région de Kairouan. Mais cette décision n'a pas trouvé l'unanimité et plusieurs écologistes se sont opposés à ce projet.

L'impact sur le climat de l'extraction du gaz de schiste

L'un des arguments forts contre l'exploitation du gaz de schiste est son impact climatique, en effet selon les études scientifiques, au cours du cycle de vie d’un puits moyen de gaz de schiste, 9% de la production totale de méthane du puits s'échapperait dans l'atmosphère en raison des fuites.

L'autre problème de l’extraction de ce gaz réside dans la consommation d’eau, mais aussi dans les risques de pollution puisque la fracturation  hydraulique, nécessaire pour extraire le gaz de schiste, requiert d’importantes quantités d’eau : 10 000 à 15 000 m3 d’eau, soit l’équivalent de 4 à 6 piscines olympiques ! Ce qui fait craindre une nouvelle dégradation des ressources en eau.

Ensuite, une partie seulement de l’eau utilisée est récupérée (entre 50 et 80%) dans de vastes bassins de récupération et nécessite d’être traitée puisque les procédés d’exploitation utilisent ou rejettent, lors des opérations, plusieurs substances chimiques dont certaines ont un potentiel toxique.

Les retombées économiques

L’exploitation du gaz de schistes engendrerait la création d’emplois dans les régions concernées. Non seulement des emplois directs liés aux forages et à l’exploitation des puits mais également des emplois associés au transport, à l’entreposage et à la distribution du gaz naturel, sans oublier les emplois indirects.

Dans les pays qui exploitent activement les ressources de gaz de schiste, les prospectives indiquent la création de 5 000 emplois directs et indirects sur la base du forage et de l’exploitation de 150 puits/an et de 19 000 emplois sur la base de 600 puits/an.

Cette manne énergétique pourrait donc aider la Tunisie à redresser la courbe du chômage à travers la création de milliers d'emplois, diminuer ses importations de pétrole et de gaz et provoquer une forte croissance économique, même si influence néfaste sur la planète il y a, nous n'y échapperons pas de toute façon !



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